Le Bodhi

Les positions d'un Bodhi





Les chakras

Siddhârta Gautama le Bouddha (v.563-v.483)
La juste Délivrance par la morale et la méditation.

1. La vie et l'oeuvre du Bouddha.

1.1. La vie.

Le Bouddha (Buddha), celui qui s'est "éveillé" à la Vérité, est né vers le milieu du VIème siècle avant l'ère chrétienne dans une famille noble, il serait le fils du souverain, de la petite tribu des Sâkya dont la principale ville était Kapilavastu (Kapilavatthou), située à 240 kilomètres de Vârânasi (Bénarès) et actuellement au Népal. Parti de chez ses parents à l'âge de 29 ans, il devient pendant 7 ans un moine errant puis découvre la "Vérité" pendant un séjour au hameau d'Uruvilvâ (Ourouvâlâ), situé à 100 kilomètres au sud de Patna, devenant ainsi un "éveillé". Peut après il prononce à Bénarès son premier sermon sur les Quatre Saintes Vérités, qui fixe sa doctrine (dharma), et fonde sa communauté (sangha). Il passe le reste de son existence à prêcher sa philosophie dans le bassin moyen du Gange et meurt vers l'an 480 à Kusinagara, à 175 kilomètres au nord-ouest de Patna.

1.2. L'oeuvre.

La tradition bouddhiste accorde au Bouddha des milliers de sermons (sûtra) sans qu'il soit possible de dire très précisément ceux qui reviennent au Maître et ceux qui ont été ajoutés par ses premiers disciples.

Tout d'abord philosophie le Bouddhisme est devenu une religion populaire et même une religion d'État avec le lamaïsme tibétain et le Ryôbu-shintô du Japon.

2. La doctrine bouddhiste primitive.

L'École du Theravâda (la Voie des Anciens, appelée Hînayâna - Petit Véhicule par les bouddhistes majoritaires du Mahâyâna - Grand Véhicule) de Ceylan (Sri-Lankâ), qui s'est imposée en Indochine occidentale (Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge), a l'un des plus anciens canons bouddhistes qui contiendrait la parole même du Maître... En langue pâli le canon comporte trois parties : les Textes fondamentaux (Sutta), la Discipline (Vinaya), les Techniques psychophysiologiques (Abhidharma).

La doctrine bouddhiste primitive, telle qu'elle semble avoir été posée par l'"Éveillé" (le Bouddha) lui-même dans son premier sermon de Bénarès (Vârânasi) repose sur deux postulats, déjà connus et acceptés par les Indiens brahmanistes : - tous les êtres vivants sont soumis à la réincarnation d'une existence à une autre, passant par les états d'être céleste (deva), d'homme au sein de classes hiérarchisées (manussa), d'animal à valeur différenciée (tiracchâna), d'esprit affamé (peta) et d'être des enfers (niraya niraka) ; - le passage d'un état à un autre est déterminé par la valeur des actes commis par chacun, de bonnes actions selon la doctrine (le dharma) permettent d'accéder à un état supérieur et de mauvaises actions condamnent à la régression.

2.1. Les "Quatre Saintes Vérités".

Bouddha, à Bénarès, a défini les "Quatre Saintes Vérités" : la Vérité de la souffrance, la Vérité de l'origine de la souffrance, la Vérité de la cessation de la souffrance, la Vérité de la Voie qui mène à la cessation de la souffrance.

(1) La Vérité de la souffrance :

- Nul être n'échappe à la souffrance et tout est souffrance : la naissance, la vie, la mort.
- S'il en est ainsi c'est que l'Être n'a pas d'existence en soi. Le Soi, l'âme (âtman), n'existe pas.
- L'idée de l'existence du Soi est imaginaire et dangereuse, qui conduit au Moi, à l'égoïsme, au désir, à l'attachement, à la jalousie et à la haine, au crime et à la guerre.

(2) La Vérité de l'origine de la souffrance :

- L'existence est impermanente et relative mais l'Homme cherche le bonheur dans la satisfaction trompeuse de l'apparence de permanence.
- La souffrance a pour origine "la soif" de l'Homme d'être heureux pour soi, le désir égocentré d'agir sur le monde pour le transformer et en jouir personnellement.
- Or toute action volontaire suscitée par le désir est une force (karma), l'énergie la plus puissante, qui provoque, par la transmigration (samsâra, le Bouddhisme parle, par principe, de la transmigration et non de la réincarnation car pour le Bouddhisme l'Être n'a pas d'existence permanente) , la renaissance dans l'existence douloureuse.

(3) La Vérité de la cessation de la souffrance :
- Si la souffrance à pour cause le désir, la soif égocentrée, pour supprimer la souffrance il faut supprimer le désir.
- En supprimant le désir on se libère du Karma, et en se libérant du karma on se libère de la transmigration.
- Étant libéré de la transmigration je ne peux renaître.
- Ainsi la Mort est vaincue.
- Et l'extinction de la souffrance (le nirvâna), est atteinte.
- Le nirvâna, par opposition aux réalités relatives du monde, est le non-créé, non-causé, non-né, non-formé, donc l'Absolu.
- Mais l'Absolu ne peut être nommé Dieu, car il serait alors un être personnel, auquel l'on pourrait s'adresser, c'est à dire un être individuel, donc un être relatif.
- Or, par définition, l'Absolu ne peut être relatif.

(4) La Vérité de la Voie qui mène à la cessation de la souffrance :
- Pour supprimer le désir il faut être sage.
- La sagesse (prajnâ) s'obtient par la pratique de la "Voie de la Délivrance", la "Sainte Voie aux huit branches".
- Les deux premières branches sont : avoir une vue juste et une pensée juste, c'est à dire s'engager sur le chemin de la doctrine du Bouddha.
- Les branches 3, 4, et 5 concernent la conduite morale qu'il faut pratiquer : avoir une parole juste, une action juste (le respect de toute vie, y compris animale, est le premier précepte de la morale bouddhique), des moyens d'existence justes.
- Les branches 6, 7 et 8 concernent la discipline mentale qu'il faut adoptée : l'effort juste, l'attention juste, la concentration juste.
- La mise en oeuvre des trois dernières branches doit permettre à celui qui pratique la méditation bouddhique de prendre conscience de l'impermanence du monde et donc d'être sans désir.

2.2. La méditation bouddhique.

La méditation bouddhique, qui fait appel aux techniques psychosomatiques, prend deux formes : le développement de la tranquillité (samatha-bhâvanâ) et le développement de la vision profonde (vipassanâ-bhâvanâ). La tranquillité est un état d'esprit concentré, obtenu par la pratique de la méditation assise, un état d'esprit paisible mais inébranlable qui purifie des souillures et des attachements. La vision profonde résulte d'une pratique intensive de la méditation effectuée sous la direction d'un maître expérimenté. Elle permet, par l'introspection, de vivre totalement le présent, sans évasion vers le passé et/ou le futur. C'est "la lumière intérieure" qui, survenant brusquement, est seule à pouvoir mener au nirvâna.

2.3. La "bienveillance-compassion"

La sagesse, qui consiste donc à "voir les choses telles qu'elles sont", n'est que l'un des deux pôles de la spiritualité bouddhiste, le pôle intellectuel, le second étant la "bienveillance-compassion" (mettâ-karunâ), le pôle affectif. La "bienveillance-compassion" c'est aimer les autres, c'est être solidaire de ceux qui souffrent. La "bienveillance-compassion" sera d'autant plus authentique qu'elle sera le fait de celui qui aura atteint la sagesse, le non-attachement, et qui donc sera libéré de tout mouvement passionnel égocentrique.

2.4. Une morale sociale exigeante.

Si le Bouddha condamne les austérités inutiles dans la pratique du dharma il impose une ascèse qui est difficile à suivre dans la vie ordinaire. C'est pourquoi la vie en communauté monastique (sangha) est recommandée, qui permet aux "renonçants" de respecter pleinement le dharma. Quant aux laïcs ils doivent respecter de leur mieux les lois morales et subvenir aux besoins des moines, qui les remercient en leur faisant le "don de la doctrine" et en organisant un rituel qui sacralise leur vie et encadre leur dévotion.

Chacun obtient en fonction de son mérite personnel et donc la position sociale de chacun n'est pas significative de son avancement sur la "Voie de la Délivrance".

3. La religion populaire

C'est vers le premier siècle de l'ère chrétienne que le Bouddhisme primitif a été réinterprété pour donner naissance au Mahâyâna (Grand Véhicule) aujourd'hui dominant.

Le Mahâyâna connaît un grand nombre d'Ecoles ayant chacune leur propre rituel permettant d'organiser et d'orienter les dévotions populaires. Celles-ci se manifestent dans la vénération des "reliques" du Bouddha et de ses représentations (statues, images), ainsi que dans la pratique de pèlerinages.

C'est sous le règne de l'Empereur indien Açoka (v.273-v.237) que le Bouddhisme est devenu une grande religion à vocation universelle. L'Empereur accorde sa protection au bouddhisme et envoie des missionnaires dans les royaumes limitrophes puis dans des pays plus lointains.

4. La religion d'État

Le Bouddhisme a donné naissance à des systèmes de théocratie directe comme le lamaïsme tibétain et à des syncrétismes d'Etat comme le Ryôbu-shintô au Japon.

4.1. Le lamaïsme tibétain.

L'une des grandes Ecoles du Bouddhisme, le Bouddhisme tantrique (Vajrayâna, Véhicule de Diamant) a pénétré au Tibet au VIIIème siècle. Le Bouddhisme tantrique est né de la rencontre , dans le Nord de l'Inde, du Bouddhisme Mahâyâna et du Tantrisme qui serait apparu au IVème siècle, qui est une psychophilosophie qui entend concilier le masculin et le féminin, discipline et jouissance, yoga et bhoga, et qui fait appel, notamment, à des pratiques parapsychologiques. Au contact des traditions tibétaines d'origine chamaniste (forme d'animisme d'Asie centrale) le Bouddhisme tantrique s'est transformé pour donné naissance à un Bouddhisme tibétain très influencé par les pratiques magiques chamanistes. Cette Ecole, qui subsiste minoritaire sous le nom de Nyingma-Pa (Ecole ancienne, Ecole rouge), a été réformée par Tsong-kha-pa (v.1356-v.1418) et a donné naissance à l'ordre monastique, rigoureux et discipliné, des Geluk-Pa (Ecole de la vertu, les bonnets jaunes).

De la fin du XVème siècle à 1959, date de l'annexion du Tibet par la Chine, les Geluk-Pa ont pratiqué la théocratie directe, en exerceant directement le Pouvoir politique, avec, toutefois, une dichotomie entre un responsable plus proprement politique, le Dalaï-lama, et un responsable plus théoriquement idéologique, le Panchen-lama. (Le Dalaï-lama est traditionnellement favorable, depuis 1850 environ, aux intérêts britanniques puis anglo-saxons et occidentaux alors que le Panchen-lama est traditionnellement favorable aux intérêts chinois. Le Panchen-lama Goinbo Cedan s'est "rallié" à Pékin en 1959, a été "politiquement éliminé" en 1965, a fait 10 ans de prison, a été "réhabilité" en 1978..)

4.2. Le Ryôbu-shintô du Japon.

Le Bouddhisme aurait fait son entrée au Japon en 552.

Le prince régent Shôtoku-taishi (572-621) fait du Bouddhisme une religion d'Etat alors que le culte pratiqué par le peuple est celui des Kami (divinités), le Shintô (la Voie des Kami), une forme d'animisme. Les Kami sont des divinités, en nombre indéterminé, qu'il faut se rendre favorables par des rites appropriés.

Le Bouddhisme étant une religion d'Etat les moines bouddhistes essaient d'éliminer à leur profit le culte des Kami, le Shintô. Mais celui-ci subsiste grâce à l'Empereur Temmu (672-686) qui fonde idéologiquement son pouvoir politique sur une théorie de droit divin en se présentant comme étant le "Petit-fils du Soleil", le Soleil étant l'une des principales divinités du Shintoïsme avec la Lune et le Typhon.

Les moines bouddhistes ont alors habilement intégré les Kami dans leur système idéologique et élaboré une synthèse, le Ryôbu-Shintô, qui présente le Shintô et le Bouddhisme comme étant les deux faces d'une seule et même réalité. Ce syncrétisme a fonctionné comme religion d'Etat jusqu'en 1868, le Shintô redevenant officiellement, à cette date, la religion officielle et le demeurant jusqu'en 1945.

 

L'histoire du Buddha Riant
(Hotei, Pu Tai)

Le Buddha riant, autrement connu comme Hotei (Japon) et Pu Tai (Chine) incarne les idéaux de la bonne vie: c.-à-d.. santé, bonheur, prospérité et longévité.

Comment la figure d'un monk bouddhiste est-elle venue pour représenter de tels worldly idéaux?

Historiquement, les meditators de bouddhistes ont exploré la source le bonheur et la nature de l'éclaircissement pendant plus de 2.500 années! En fait, le livre le plus populaire au sujet du bonheur aujourd'hui est écrit par le Dalai Lama: "l'art du bonheur: Un manuel pour la vie " "


La question de la vie-satisfaction ou du bonheur a été adressée directement par le yogi indien Gautama, qui, une fois éclairé, est devenu notoire comme Buddha (éclairé). Gautama a conclu que ce monde était en soi et complètement malheureux ou dukkha (caractérisé par vieux âge, maladie et mort). Le meilleur que nous pourrions espérer pour, il a exigé, était détachement et déplacement certain de ce royaume d'unhappiness. Pour lui, la bonne vie était seulement d'une façon minimum possible en ce monde sous forme de détachement ascétique qui, avec les passions de la vie éteintes, était content pour attendre calmement le dégagement par la mort physique.


Dans quelques siècles cependant, les meditators bouddhistes avaient découvert que le monde n'était pas tellement mal comme momentané et passager, que l'éclaircissement ne se trouve pas ailleurs mais droit ici, et que le chemin à l'éclaircissement a impliqué un engagement fondamental au bien-être d'autres.

En cela la forme postérieure de Bouddhisme, la bonne vie était en effet possible en ce monde. Elle s'est composée de l'individu-maîtrise, un demeanor heureux, l'effort utile, un engagement profond au bien-être de d'autres et a éclairé la conscience


Avec le temps, les monks et les représentants de commerce ont écarté le message bouddhiste dans tout l'est, au nord en Afganistan et le Thibet, vers l'est en Chine et au Japon, aussi bien que le sud en la Ceylan et l'Indonésie. Comme avec n'importe quel message religieux, les changements en forme de la pratique bouddhiste et la compréhension étaient inévitables car la religion a été absorbée dans différentes cultures


Les disciples ont longtemps présenté leurs observations sur le contraste entre l'Inde penchant pour des idéalismes élevés par comparaison avec le foyer chinois sur les caractères pratiques du ici-et-maintenant. Au cours des siècles dans la Chine, des notions bouddhistes du bonheur basées sur l'individu-maîtrise et la perspicacité éclairée ont été fondues avec des vie-idéaux chinois populaires de bonheur par la prospérité matérielle


Iconographers au 10ème siècle a résumé ces divers éléments de bonheur dans une représentation du gros Buddha riant, saisissant ses perles de prière dans une main et avec un sac (ou la barre) de l'or dans l'autre (seulement une personne riche aurait assez à manger et être gros!). Le grand nombre d'enfants l'entourant habituellement illustrent une autre vertu chinoise - une famille nombreuse se composant de beaucoup d'enfants.


D'ailleurs, les disciples croient que le Buddha riant en fait est modelé sur une figure historique, un gros Zen errant Pu-tai-tai appelé par monk, qui a probablement prétendu être un incarnation du futur Buddha Maitreya (Mille-bas-fo chinois; Miroku Japonais). Une poésie attribuée à lui lit:


Mi-lo, vrai Mi-lo.
Reborn Temps innombrables
De temps en temps manifesté aux hommes.
Les hommes de l'âge ne vous identifient pas.
Toutes les sources décrivent lui comme obèse, avec le front froissé, et un ventre saillant blanc qu'il a laissé découvert


Il y avait un autre dispositif de son aspect corporel qui a attiré l'attention. Partout où il est allé, il a porté une unité centrale-tai (Hotei japonais) ou le tissu-sac. Ainsi il est venu pour être connu comme Unité centrale-tai Hoshang ou monk de chanvre-sac. Quelques sources réclament qu'il a porté ce sac au-dessus de son épaule sur un bâton pendant qu'il errait par les hameaux de la Chine rurale.


Il semble que les prévisions du temps d'Unité centra-tai's ont contribué à sa popularité. Il les a données par mot de bouche ou les a indiquées par son comportement, et elles ont été considérées infaillibles. Quand la pluie a été prévue il a porté des sandales humides. Au contraire, quand des sandales en bois de port vus où le sommeil sur le pont de ville en position d'accroupissement, temps chaud devaient être prévus


Pu-Tai a laissé plusieurs poésies énigmatiques. On discute la nature de l'esprit éclairé par la méditation:


Les dix mille dharmas, comment vont-ils différents, et l'esprit, comment est-il distinguable?
Quelle est l'utilisation de rechercher la signification des textes religieux?
L'esprit-roi dans son état original divise la connaissance diverse
Seulement il est sage qui comprend l'état d'non-étude
Une autre poésie décrit son style de vie errant:


D'une cuvette je mange du riz d'mille familles.
Tout seulement, j'erre dix mille milles.
Ceux qui trouvent la faveur dans mes yeux sont peu.
Parmi les nuages blancs, je recherche la vérité.
Un portrait d'Unité centrale-tai était se prolongent toujours au vingtième siècle tôt du côté oriental du grand hall de la province de Checkiang de temple de Yueh-ling-ssu où il est mort. Les premières sources relient que des portraits de lui ont été adorés par des personnes dans la croyance qu'Unité centrale-tai était en fait une forme incarnée du Buddha Maitreya. Importé en le Japon avec d'autres éléments de Buddhism chinois, Putai est devenu Hotei, un des 7 dieux de la bonne chance.


Pour nous aujourd'hui, l'image riante de Buddha est un rappel de notre propre capacité de réaliser le bonheur et la vie-satisfaction - de notre capacité de réaliser et apprécier la bonne vie.


Le Bouddhisme

Voici deux mille six cents ans, Siddhartha, prince du petit royaume de Sakiyan, au nord de l'Inde, ayant été révolté par la souffrance qu'il voyait autour de lui, quittait sa femme et son fils et se lançait dans une quête solitaire, à la recherche de ce qui pourrait mettre fin à la souffrance. Se conformant tout d’abord de l’usage des ascètes indiens de son temps, il réussit à voir Amata l'immortalité acquise. Un maître lui apprit ensuite la pratique, et il atteignit la 7ème jhana, un autre Maître lui permit enfin d’atteindre la 8ème jhana. Mais il comprit très vite que tout ceci ne constituait que des étapes, et ne pouvait pas vraiment mettre fin à la souffrance. Alors, il commença une vie de mortifications qui lui permit, à force de jeûnes, de se purifier l'âme, et, par ce moyen, de s'affranchir de la douleur. Il mena cette vie jusqu'à ce que son corps ne soit plus qu'un squelette, puis, rompant avec cette ascèse, accepta un repas de lait chaud et de riz que lui offrit une paysanne, nommée Sujata. Il en vint alors à cette conclusion que les deux extrêmes celui du plaisir comme celui de la mortification n'apportaient pas la réponse qu'il cherchait, et que cette réponse ne pouvait être que celle d'une voie moyenne, la Voie du Milieu (Majjhima Pattipada). Cette nuit-là, pendant qu'il méditait, il découvrit les Quatre Nobles Vérités et reçut l'illumination. Il était devenu, comme chantent les moines bouddhistes, Sammasambuddhas -c'est-à-dire "l'Illuminé par ses propres efforts."

Aujourd'hui, partout dans le monde, un nombre croissant d'hommes et de femmes qui ont fait l'expérience d'une vie basée sur la recherche constante d'une richesse accrue, mais ne se sentent pas moins frustrés, tournent leur regard vers les Nobles Vérités et la Voie des Huit Vertus. Gautama Bouddha leur apportait à l'avance son soutien, lorsqu'il résumait quarante-cinq ans d'enseignement dans cette simple phrase : "La souffrance , et la fin de la souffrance." Il ne s'occupait pas de savoir si le monde est éternel ou pas, ni de trouver la solution des énigmes qui chagrinent les autres philosophes bien qu'il fonde sa pensée sur un univers de matière, constitué de choses vivantes qui sont l'esprit et la matière (nama et rupa, ou les Cinq khandas). Nulle entité permanente, âme divine ou création humaine, n'y trouve place, ni ne peut s'introduire dans cette vision du monde. Et à vrai dire, la pratique du Bouddhisme peut se définir très simplement ainsi : l'observation attentive du corps et de l'esprit, considérés comme des objets en perpétuel changement. Après plus de deux mille ans d'observation du fonctionnement de l'esprit et du corps, une connaissance considérable s'est ainsi accumulée (certaines découvertes modernes sur le rêve, faites récemment en Occident, étaient même connues des Bouddhistes depuis des millénaires).

Qu'est-ce que le bouddhisme?

Le vrai bouddhisme n'est pas dans les temples, ou dans les statues de Bouddha, ou dans l'offrande d'aumônes , ou dans les cérémonies. Si dignes de mérite que soient toutes ces choses, elles ne répondent pas à la question : "Qu'est-ce que le vrai Bouddhisme? Si nous y répondons en disant que le vrai Bouddhisme, c'est la pratique de la méditation basée sur la concentration et sur une claire perception des voies qui conduisent à la sagesse qu'ainsi nous nous affranchissons de l'emprise des sens, et parvenons à la fin de toute souffrance nous sommes déjà plus près, mais ce n'est pas encore cela.

Si nous disons que le vrai Bouddhisme, c'est la matière (rupa) et l'esprit (nama) nous sommes encore plus près, mais ce n'est pas entièrement satisfaisant. Le mot "nama" peut aussi bien véhiculer la notion d'un esprit dense, pris comme un tout, propre à exercer diverses fonctions mentales. Afin de donner une image plus exacte de l'esprit, nama doit être prise dans le sens plus précis des états mentaux (cittas), chacun de ses états pouvant se manifester séparément, et chacun étant différent de l'autre : l'état mental qui voit n'es pas le même que celui qui entend, l'état mental d'un esprit qui vagabonde n'est pas le même que celui qui, par la pratique, observe le corps (rupa), etc. Ce que nous apprenons 'Nous", dans ce que nous croyons être notre intégralité, n'est, pour le Bouddhisme, que la simple manifestation, à un moment donné, d'un des états mentaux possibles, un état qui va d'ailleurs très vite être remplacé par un autre.

Parler d'état mental, cependant, ce n'es pas encore assez précis. Les états mentaux (cittas ) ont comporté jusqu'à cinquante-deux propriété, dites cetasikas. (Par exemple, le contact, la sensation, la perception, etc. sont des cetasikas). Et ainsi, à présent, notre définition véritable de nama devient citta-cetasika. Et nous pouvons maintenant ajouter rupa à notre définition de la réalité bouddhiste, et obtenir ainsi citta-cetasika et rupa. Mais citta-cetasika-rupa ne rend toujours pas la totalité de l'image." Si nous pratiquons avec succès (si nous arrivons à comprendre que rupa et nama ne sont pas "nous") alors nous atteindrons un stade, o, pendant un bref instant, nous pourrons abolir l'emprise des sens. Ce bref instant a nibbana pour objet, et cette nibbana est aussi une part de la réalité bouddhiste.

Notre définition de la réalité bouddhiste devient donc : esprit-corps et illumination- en pâli, la langue de Bouddhisme : citta-cetasika-rupa, et nibbana. Ces quatre notons, pour le Bouddhisme, sont l'ultime réalité. Elles sont la réalité de l'univers. Elles ne demandent pas à être conçues pour être comprises. Chaque chose vivante dans le monde ressort donc des trois premières de ses notions -citta, cetasika et rupa. Nibbana - qui est l'objet du bref instant qui abolit l'emprise des sens à chacun des quatre stades de l'illumination - est la quatrième partie de l'illumination : citta-cetasika, rupa et nibbana. (Il est important de savoir que nibbana n'est qu'un objet de l'esprit à un certain stade de la sagesse. Elle n'apparaît qu'au cours d'un bref instant de paix et de tranquillité - et, par nature, échappe à l'emprise de sens).

Le propos du Bouddhisme, c'est de démontrer, à partir de citta-cetasika-rupa, que le "vous" est un agrégat de plusieurs parties (états mentaux et matière changeant par nature très rapidement), qu'aucune de ces parties n'est "vous", pas plus d'ailleurs que n'est "vous" l'ensemble des parties. Cette science bouddhiste de diviser le corps et l'esprit en parties de plus en plus petites s'appelle Abhidhamma. C'est grâce à cette science que vous voyez plus facilement que "vous " n'est ni homme, ni femme, ni "soi", etc.

Et notre définition du Bouddhisme, après cela, c'est que cette ultime réalité (citta-cetatsika-rupa et nibbana) est le Bouddhisme, le vrai Bouddhisme.

Chaque chose vivante, dans le monde, répond à cette définition de l'esprit-matière (citta-cetasika-rupa). Les choses non vivantes ne sont que de la matière, rupa. Même s'il y a des gens qui ignorent encore cette définition du monde, ou qui n'ont jamais entendu parler du Bouddhisme, ils sont pourtant citta-cetasika-rupa, et nibbana existe également comme un état que leur esprit (citta-cetasika) peut atteindre, s'il parvient à la pureté absolue. Et maintenant, après avoir lu cette explication du vrai Bouddhisme, chacun peut, s'il le souhaite, aborder avec confiance les détails plus techniques d'un enseignement de première importance, tels qu'ils sont exposés ci-après.

Discussion

Le Bouddhisme peut se définir de deux façons :

1) Le véritable état de la nature du monde, et

2) L'enseignement du Seigneur Bouddha.

1/. Le véritable état de la nature du monde.

Le Seigneur Bouddha a dit "Sabba dhamma anatta". Ce qui veut dire, littéralement : "Nulle dhamma (chose vivante) n'a de soi'. Ainsi nous voyons que les quatre éléments de l'ultime réalité dans l'univers - l'esprit (citta-citesika), la matière (rupa) et l'illumination (nibbana) ont tous la même caractéristique : ils n'ont pas de "soi".

Ces quatre éléments sont l'état véritable de la nature du monde (sabhava dhamma) - c'est-à-dire sans entité, ni homme, ni femme, ni chien, etc. Sabhava, dans ce traité, se réfère principalement à l'absence d'entité, et au fait qu'il ne s'agit ni d'un homme, ni d'une femme, etc. L'absence d'entité est la seule des Trois Caractéristiques (l'impermanence, la souffrance et l'absence d'entité) qui s'adapte à l'ensemble des éléments de l'ultime réalité. Ceci pour la raison que nibbana est d'ordre supraterrestre : permanente et heureuse, mais sans entité, tandis que citta-citesika-rupa sont d'ordre terrestre : impermanentes, souffrantes et sans entité.

a/ Chacun de nous a trois des quatre éléments ci-dessus, à savoir : citta-cetasika et rupa. Ou bien ces quatre éléments peuvent être ramenés à deux : le corps et l'esprit cinq parties qu'on appelle les agrégats : le corps, la sensation, la perception, la volonté et la conscience. Mais de toute façon, ces trois éléments (citta-cetasika et rupa) nous obligent à rester sur la roue de la renaissance, qui symbolise le cycle sans fin de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Ces trois éléments se manifestent à la première occasion favorable, ils dépendent toujours l'un de l'autre (par exemple : le corps ne peut agir sans l'esprit, l'esprit ne peut rien sans l'aide du corps) ; ils surviennent et se dérobent sans fin au cours de la vie. Cela arrive à chaque instant - en un rien de temps, pourrait-on dire - et parce que cela arrive sans que nous en ayons toujours conscience, nous lu avons donné sur la terre le nom de dhamma. Ce véritable état de la nature n'est le fait d'aucun Dieu, d'aucun Brahma; il n'est le produit d'aucune intercession miraculeuse.

Les Cinq Agrégats, à savoir le cops et l'esprit (rupa-nama), sont condamnés à souffrir, et pour cette raison sont appelés dukkha sacca (sacca voulant dire la vérité), dukkha sacca signifie donc "la vérité de la souffrance"- La première Noble Vérité. Les cinq Agrégats, étant la véritable dukkha sacca, sont à la fois la cause et l'effet de la cause. Cette cause est le désir, et c'est le désir, comme l'établit la Seconde Noble Vérité, qui est la vraie cause de la souffrance. Le seul, l'authentique créateur de rupa et nama. est l'impureté, et l'impureté c'est le désir, d'une façon plus générale, l'impureté comprend le désir, l'aversion et l'attachement le ravissement. Or ce n'est qu'à partir du désir, considéré comme un "vouloir-vivre", que le corps et l'esprit ont été créés. Le corps et l'esprit (les Cinq Agrégats) sont ce que nous croyons être, par pure convention, un homme ou une femme, ou telle personne, ou telle nation . Ce qui crée (le désir ) et ce qui est créé (les Cinq Agrégats) ont les trois caractéristiques : l'impermanence, la souffrance et l'absence d'entité, et sont la loi naturelle. Aucun être n'y peut échapper.

b/ Nibbana, cependant, si elle est l'ultime réalité, reste en dehors des Cinq Agrégats ce qui revient à dire : hors du monde. (Le Seigneur Bouddha disait à ce propos que "le monde", pour chaque être, n'est rien d'autre que les Cinq Agrégats, et que tout ce que nous pouvons en connaître en procède. Ce "monde" peut donc être appelé "le monde des agrégats", ou encore "le monde rupa nama" .

Nibbana est un objet du degré de sagesse qui permet de se délivrer du désir , et par delà, de la souffrance -ce qui se produit au 14ème des 16 degrés de la connaissance Vipassana (yanas), et se réalise au cours de la 15ème yana. Si nibbana ressort du monde supraterrestre, c'est pace qu'elle est la Dhamma qui met fin au désir, et par delà, à la souffrance. C'est pourquoi nibbana est permanente et heureuse. Sans être pour autant home ou femme - ni être une entité.

Voici donc le vrai Bouddhisme. C'est par lui-même qui le prince Siddhartha a découvert cette forme de sagesse que sont les Quatre Nobles Vérités. Nul ne lui ait enseigné cela. D'où lui vient le nom de Phra Arahant - Sammasambuddha" (L'Illuminé par ses propres efforts").

2. L'enseignement du Bouddha.

Ceci pourrait s'appeler la seconde voie du Bouddhisme. L'enseignement du Seigneur Bouddha ouvre en effet trois voies également profitables, bien qu'à des degrés divers. Tout dépend, en fin de compte, du choix de chacun :

a/ Profitable pour la vie présente.

b/ Profitable pour une prochaine vie.

c/ Profitable au plus haut degré, celui de nibbana, qui met fin à toute souffrance;

Un exemple de a/ est l'enseignement du Seigneur Bouddha au sujet de la colère. Il la comparait à la douceur et disait : Ne vous maltraitez pas vous-même; c'est à vous que la colère fait du mal, mais à personne d'autre".

Un exemple de b/ est son enseignement au sujet de la moralité et du développement de la concentration par la pratique, dans la méditation.

Au sujet du point c/ le Bouddha enseignait la voie qui permet d'atteindre nibbana cet état de bonheur qui fait qu'on ne peut plus connaître la souffrance, où cependant bonheur et souffrance se retrouvent mêlés.

Dans ce traité, nous parlerons de nibbana sous un seul aspect : sa propriété à mettre fin à la souffrance. La véritable souffrance est le produit des cinq agrégats, c'est-à-dire du corps et de l'esprit (rupa et nama). Quand les cinq agrégats ne sont plus, la nibbana, pour ceux qui l'ont recherchée, est enfin atteinte dans sa totalité. Nous avons l'exemple des premiers illuminés (arahants) de l'époque du seigneur Bouddha : ils eurent la révélation qu'ils ne renaîtraient jamais au monde de la souffrance.

Comment le Seigneur Bouddha enseigna-t-il le moyen de mettre fin à la souffrance?

Il enseigna la moralité, la concentration et la sagesse (la claire perception) dans la Voie des Huit Vertus.

Et pourquoi enseigna-t-il ces trois éléments?

Parce que ces trois éléments, lorsqu'ils sont enseignés dans la Voie des Huit Vertus, sont alors la Voie du Milieu, seul moyen d'accéder aux Quatre Nobles Vérités.

La Voie des Huit Vertus est appelée la Voie de Milieu. Elle est "la seule et unique voie" qui permettent d'accéder aux Quatre Nobles Vérités, et à la fin de la souffrance.

La Voie du Milieu illustre l'équilibre entre ces deux extrêmes que sont l'abandon sans frein aux sens et l'auto-mortification (cette dernière, Bouddha la connut en son temps auprès des yogis indiens : ils pensaient que l'auto-mortification pouvait de détruire le désir, de même que l'indulgence pouvait détruire la haine). Et la voie du Milieu veut dire également : la fin de l'attachement et de l'aversion.

Quel bénéfice peut-on attendre de la pratique qui conduit à la connaissance des Quatre Nobles Vérités?

Ce bénéfice est la fin de la souffrance, qui se produit lorsqu'en atteint le stade de sagesse qui a nibbana pour objet, et qui met fin à la souffrance en faisant disparaître les dernières séquelles du désir (4ème Voie). Si la nibbana est ressentie comme un état de bonheur, c'est parce qu'après elle il n'y a plus à renaître.

Que signifie ici le mot "bonheur"?

C'est une sorte de bonheur qui provient du non-retour à la souffrance, la différence du bonheur terrestre. Le Seigneur Bouddha a dit "Nibbana rend très heureux".

Comment ce bonheur peut-il arriver?

Parce que nirvana échappe aux cinq agrégats, qui sont l'absolue vérité de la souffrance (dukkha-sacca). Si vous n'avez plus les cinq agrégats, vous n'avez plus aucune souffrance -comme la vieillesse, la maladie, la mort, la tristesse, la peine, etc. C’est pourquoi Nibbana est un état de bonheur. Ce n’est pas comme dans le monde des hommes, ou bonheur et souffrance sont mêlés. Nirvana est le bien suprême du Bouddhisme.

La moralité , la concentration et la sagesse constituent la Voie des Huit Vertus. Laquelle vient en premier? Doit-on d'abord pratiquer la moralité jusqu'à s'en trouver purifié, puis aborder plus tard la concentration et la sagesse?

La moralité, la concentration et la sagesse, dans la Voie des Huit Vertus, doivent aller de front et non pas l'une après l'autre. C'est comme une pilule qui contient trois substances : nous les prenons toutes à la fois.

Toutes méditation basée sur la concentration est paisible, et peut même aller jusqu'à la béatitude - spécialement pour celui qui cherche à atteindre négativement ( un stade très élevé de concentration). C'est un état qu'on peut qualifier d'heureux. Alors pourquoi disons-nous que seule nirvana rend heureux?

Pour une raison simple : si la méditation basée sur la concentration est une bonne chose, si elle détruit au passage certains obstacles, comme les désirs imaginaires, elle n'apporte qu'une paix temporaire, qui cesse en même temps que la méditation. Un tel bonheur dépend du seul degré de concentration. Mais il demeure fixé à la roue de la souffrance.

La méditation qui conduit à l'oubli existait avant le Seigneur Bouddha. Lui-même, il atteignit par cette voie le plus haut degré de concentration (18 ème), mais s'aperçut que cela ne détruisait pas l'emprise cachée du désir. Aussi découvrit-il la Voie des Huit Vertus, et put ainsi réaliser les Quatre Nobles Vérités - après quoi, il connut l'illumination. C'est alors qu'il put dire : "Ceci est ma dernière vie." Et c'est ainsi, parce que l'illumination (nirvana) met fin au désir et, par conséquent, à la souffrance - en même temps qu'au cycle des renaissances - c'est ainsi que nous pouvons dire que nirvana, c'est le bonheur.

De toutes les philosophies du monde, c'est le Bouddhisme seul qui a découvert une sagesse capable de mettre fin à la souffrance. Comment peut-on prouver cela? Il suffit de suivre correctement la Voie des Huit Vertus : elle détruit les désirs des sens qui sont la cause de la souffrance. Et c'est la seule sagesse qui réussisse à les détruire.

Quand la pratique est parfaite, la sagesse va en croissant, et cette sagesse (illumination ou sagesse vipassana) détruit l'emprise des sens. Seul le Bouddhisme peut obtenir totalement ce résultat -c'est-à-dire, permettre d'atteindre nirvana. C'est bien la preuve que la Voie des Huit Vertus développe cette sagesse-là.

Voici les dernières question qu'on peut se poser, au sujet - si important de nirvana.

a/ Qu'est -ce que nirvana?

b/ Où est nirvana?

c/ Comment peut-on voir nirvana?

Ce sont de bonnes questions à poser, parce que tous les Bouddhistes désirent mettre fin à la souffrance. Or, pour y mettre fin, vous devez atteindre nibbana. Nous allons donc y répondre brièvement, car, lorsque vous aurez fait des progrès dans la pratique, il vous sera plus facile de comprendre.

a/ Qu'est-ce que nirvana?

Nirvana est l'objet d'un bref moment de conscience (magga-citta). Nirvana est l'ultime réalité, c'est-à-dire : l'état véritable de la nature des choses. Ce bref moment de conscience qui a nirvana pour objet, en libérant le l'emprise des sens , met fin à la souffrance. La souffrance, c'est "Nous" (nama-rupa). Dès lors qu'il n'y a plus " nous " toute souffrance disparaît la vieillesse , la maladie, la mort, etc. ; et c’est précisément ce qui se produit avec Nibbana, puisqu'il n'y entre aucun des cinq agrégats, qui sont la réalité de la souffrance (dukkha sacca).

Chacun de nous est la somme de ces cinq agrégats : le corps, la sensation, la perception, la volonté et la conscience - les quatre derniers concernant donc l'esprit. Ou, plus simplement, ces cinq agrégats sont le corps (rupa) et l'esprit (nama). Les cinq agrégats sont la vérité de la souffrance (dukkha sacca, ou la Première Noble Vérité). Dukkha sacca existe toujours, mais en général nous ne la voyons pas. Elle est due à l'emprise des sans (le désir), et c'est cette emprise des sens, ce "vouloir vivre" qui nous crée. Cette emprise des sens qui nous crée demeure en nous aussi longtemps que nous ne faisons rien pour nous en affranchir.

b/ Où est Nirvana?

Nibbana n'est pas un lieu. Elle ne se trouve pas ici ou là. Nul ne peut dire, serait-il investi d'un super-pouvoir, où se situe nibbana. Nibbana n'est pas au ciel, elle est comme le vent : c'est par ses effets qu'on en reconnaît la présence. Nibbana est l'objet d'un bref moment très rare de conscience. Nibbana est l'objet de magga-citta.

N'importe qui est largement soumis à l'emprise des sens, mais quand, par la pratique, la sagesse Vipassana se manifeste en lui, son esprit s'en trouve purifié. C'est ce qu'on appelle le bref moment de conscience qui permet de réaliser nibbana. Et ce bref moment a nibbana pour objet (14 et 15 ème des 16 connaissances vipassana).

Nibbana n'est pas l'esprit. Elle est seulement l'objet de l'esprit. Quand la sagesse vipassana est très forte, l'esprit d'une personne ordinaire s'efface devant l'esprit de la Première Noble Vérité. Cette métamorphose, c'est cela qu'on appelle "un bref moment de conscience." Et dans l’instant même, nibbana nous est révélée. Ce bref moment de conscience et cette révélation on tous deux nibbana pour objet. Quand la cause de la souffrance est abolie, la souffrance (effet de la cause ) s'en trouve abolie au cours d'un bref moment de conscience, étape particulière de la voie qui permet d'y accéder. Les quatre voies de l'illumination sont dites : celle du Nageur qui remonte le Courant, celle de Celui qui revient Une Fois encore, celle de Celui qui ne reviendra plus, et celle enfin du pleinement-illuminé, ou Parfait (l'Arahant).

Voici les dix chaînes qui nous retiennent hors de la voie de la pleine-illumination.

1/ Une vue fausse du "soi".

2/ Le doute au sujet de l'enseignement du Bouddha.

3/ L'attachement à des rites et à des formules liturgiques spéciales.

(Ceci s'adresse à tous ceux qui croient qu'une cérémonie quelconque - brûler de l'encens, ou pratiquer tel ou tel rite - peut conduire à nibbana).

4/ Le désir des sens.

5/ La haine.

6/ Le désir d'une riche existence matérielle.

7/ Le désir d'une existence qui échappe à la matière.

(Une riche existence matérielle ne concerne que le corps (rupa). Une existence qui échappe à la matière ne peut concerner que nama. Aussi ces deux chaînes (6 et 7) se réfèrent au désir de types d'existence céleste.).

8/ L'orgueil.

9/ L'agitation.

10/L'ignorance.

Avant de voir comment il convient de se libérer de ces dix chaînes, revenons un instant sur les quatre voies de l'illumination indiquées ci-dessus :

a/ Le "nageur qui remonte le Courant" (Sotapanna): c'est celui qui entre dans le fleuve et nage à contre-courant pour accéder à nibbana; il ne peut pas avoir plus de sept autres vies; il est assuré de ne pas renaître sous les formes les plus basses de la désolation ; en enfer, ou sous les formes d'un animal, d'un fantôme affamé ou d'un démon.

b/ "Celui qui revient Une Fois encore" (Sakadagami) : il ne peut revenir dans cette vie (celle du monde des sens ) qu'une seule fois. (Le monde des sens comprend le monde des hommes et les cieux).

c/ "Celui qui ne reviendra plus" (Anagami) : il ne peut plus renaître dans le monde des sens.

d/ Le Pleinement-illuminé (Arahatta) : il ne renaîtra plus jamais dans aucun monde.

Et voici comment, à partir de ces quatre niveaux de connaissance, on se délivre des dix chaînes qui nous empêchent d'y accéder:

1/ Grâce à la Première Voie, le Nageur qui remonte le Courant, durant un bref instant de conscience, abolit les trois premières chaînes : la vue fausse du "soi", le doute au sujet de l'enseignement du bouddha, l'attachement à des rites et à des formules liturgique spéciales.

2/ Grâce à la Seconde voie, Celui qui revient Une Fois encore, durant un bref instant de conscience, affaiblit les deux chaînes suivantes: le désir des sens et la haine.

3/ Grâce à la Troisième Voie, Celui qui ne reviendra plus, durant un bref instant de conscience, abolit ces deux mêmes chaînes que la Seconde Voie ne fait qu'affaiblir.

4/ Grâce à la Quatrième Voie, enfin, le pleinement-Illuminé, durant un bref moment de conscience, abolit les cinq dernières chaînes.

c/ Comment fait-on pour voir nirvana?

Pour voir nirvana, vous devez pratiquer correctement les Quatre Fondements de la Concentration (Satipatthana). Une pratique correcte de Satipatthana est la seule voie qui conduise à l'illumination. Le Seigneur bouddha a dit : "Bhikkhus , cette voie est la seule voie qui purifie les êtres".

Ainsi donc, des Trente-Sept Qualités qui contribuent à l'illumination, Satipatthana est la première, comme elle est la première des Quatre Fondation,. Et les Trente-Sept Qualité, le Seigneur bouddha l'a prouvé par sa propre expérience, conduisent à la révélation des Quatre Nobles Vérités. c'est par vous-même que vous pourrez savoir, quand cela se produira, si votre esprit s'est affranchi de l'emprise des sens - vous n'avez besoin de personne pour vous le dire -car nibbana, qui est la vraie nature (sabhava), ne peut être atteinte que par vous-même. Ce qu'un chant monastique résume en disant : "Chaque homme n'est vu que par lui-même".


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